Dans un contrat d’assurance-vie, l’actif en Euros est le support d’investissement sécurisé. Historiquement, les contrats d’assurance-vie ne proposaient que de l’actif en Euros, si bien que les notions se confondent encore parfois.

Dans la presse financière, la performance de l’actif en Euros a longtemps été un critère de classement des contrats car elle traduisait l’essence même du savoir-faire de l’assureur vie : garantir un capital et sa revalorisation régulière au terme des contrats.
La gestion de l’actif en Euros consiste en effet à garantir le versement d’une somme d’argent sous forme d’un versement unique ou d’une rente à un moment précis de l’existence de ses assurés, en contrepartie du paiement d’une prime unique ou fractionnée. Pour ce faire, l’assureur adopte une gestion financière prudente et investit principalement dans des obligations d’état.

En septembre 2020, le taux d’intérêt de l’obligation allemande à 10 ans (le Bund) oscille autour de -0,5% alors qu’il culminait à 9% au début des années 1990. La marge de manœuvre financière des assureurs est dorénavant très faible, mais tout cela ne s’est pas fait en une nuit.
Pendant les 30 dernières années, les compagnies d’assurances vie ont innové pour maintenir la rentabilité de leur business model.
Dans les années 1990, l’invention des unités de compte a permis de transférer le risque financier à une société de gestion. Les contrats multi-supports apparaissent alors, principalement distribués par les conseillers indépendants en gestion de patrimoine, suivis des banques. En 2005, l’amendement Fourgous sonne le glas des contrats mono-supports (100% actif en euros) en permettant leur transformation en contrats multi-supports (unités de compte ET Actif en Euros), sans perte de l’antériorité fiscale.

Dans les années 2010, la compartimentation des actifs en Euros avec des gestions plus diversifiées permet d’introduire plus d’actions ou d’immobilier dans le fonds garanti.
La compagnie Generali propose par exemple au moins 3 ou 4 fonds en Euros différents : l’actif en Euros traditionnel, un actif en Euros orienté immobilier (Innovalia), et l’actif en Euros des contrats Internet (Netissima), lui aussi très orienté sur l’immobilier.

Après la crise des dettes souveraines de 2011, les supports d’investissement immobiliers de type SCPI s’imposent en remplacement du fonds Euros. En 2016 apparaissent les taux d’intérêt négatifs.
La plupart des assureurs promeuvent dorénavant l’épargne en unités de compte et plus spécifiquement en SCPI, tout en favorisant les transferts d’épargne. Certains assureurs interdisent également l’investissement à 100% sur l’actif en Euros.
En 2020, la société CORUM, spécialiste des SCPI, lance un contrat d’assurance vie dépourvu d’actifs en Euros.